(Saviez-vous que j'ai parfois honte de mes titres ?)
Bonjour à tous !
Aujourd'hui je vous emmène pour une ballade impromptue. Je dis impromptue parce qu'elle a été décidée du jour au lendemain. L'explication du pourquoi de ce départ soudain va d'ailleurs être l'occasion pour moi de vous éclairer un peu plus sur l'objet de mon stage à Rouyn-Noranda.
Le but de mes recherches est de détecter d'éventuelles adaptations du cèdre blanc (également appelé thuya occidental, Thuja occidentalis pour son nom scientifique) aux feux de forêt en étudiant son information génétique. Mais au-delà de ça, le but serait d'observer une évolution de cette adaptation, qui serait plus ou moins forte en fonction de l'importance des feux. J'ai donc pour cela besoin d'étudier des échantillons anciens datant de différentes époques, récupérés dans des carottes préalablement prélevées.
J'ai à ma disposition deux carottes : une première déjà triée et une seconde encore intacte mais qui n'était pas à l'université. J'ai donc commencé avec la première. Il faut s'avoir qu'après quelques milliers d'années passées sous la terre, il ne faut pas espérer récupérer une brindille intacte (qu'on serait bien en peine de différencier des autres espèces d'ailleurs), ni même une aiguille (même si les feuilles du cèdre ne sont pas à proprement parler des aiguilles, mais passons). Non, tout ce qu'on récupère, c'est une minuscule écaille de moins d'un millimètre d'épaisseur ! Autant dire que c'est un travail de fourmis, qui ne se fait qu'à la loupe binoculaire et qui prend beaucoup de temps car quand on n'a pas beaucoup d'expérience comme moi, tout se ressemble (j'essaierai de prendre une photo un de ces jours) !
Toujours est-il qu'après une première séance de recherche de thuja (puisqu'il ne me faut QUE ça et rien d'autre qui pourrait contaminer mes échantillons), je me suis rendu compte que la quantité d'échantillons présents allait être insuffisante. Et c'est pour ça que, accompagné de la personne qui m'accordait généreusement une part de son temps pour apprendre à reconnaître les morceaux de thuja parmi les restes et d'une autre qui a fait office de chauffeur, nous sommes allés chercher la deuxième carotte dans l'espoir d'y trouver plus d'échantillons, à la Station de Recherche du Lac Duparquet.
La station Duparquet, c'est l'équivalent de la Station Alpine Joseph Fourier pour les étudiants de l'UJF. Une station de recherche construite tout près du terrain pour pouvoir y mener facilement des expériences. Plusieurs laboratoires, des ressources informatiques, du matériel spécialisé et même une forêt d'étude entièrement consacrée à la recherche en foresterie. Bref, un outil sacrément utile pour les scientifiques de la région. C'est d'ailleurs non loin de la station qu'avait été prélevée la carotte que je venais chercher.
Et donc, tout ce chemin juste pour ramener une carotte... Un aller-retour juste pour ça ? Que nenni, inconscient ! Car comme pour son équivalent végétal, avant de faire quelque chose de cette carotte, il fallait la découper. Il faut savoir que l'accumulation de terre dans la carotte représente le passage du temps, et que plus on va chercher profondément dans celle-ci, plus on remonte dans le passé. En résumé, en piochant ici et là à différente profondeur, on peut observer une évolution d'une caractéristique dans le temps... comme par exemple l'information génétique.
C'est ainsi que je me suis employé à découper une carotte de 86 cm de long en tranche de 5 millimètres, ce qui à l'arrivée représente... 172 échantillons à mettre dans des petits sacs. Autant dire qu'avec l'attention et la précision requise, j'y ai passé la journée.
Même si je n'ai exploité qu'une petite partie des ressources de la station, j'ai pu la visiter un peu. Mais une bonne partie du bâtiment, c'est ça :
Des cartons partout, aux noms étranges et au contenu improbable.
Et avant de reprendre la voiture, on passe devant une étagère qui nous rappelle les gloires passées de la station.
Au moment où j'écris ce post, je suis en train d'attendre les résultats de l'analyse réalisée sur les restes trouvés dans la nouvelle carotte, qui s'est avérée bien plus généreuse que la précédente. Je vous remercie donc pour partager avec moi ce moment de stress...
A bientôt !
Le but de mes recherches est de détecter d'éventuelles adaptations du cèdre blanc (également appelé thuya occidental, Thuja occidentalis pour son nom scientifique) aux feux de forêt en étudiant son information génétique. Mais au-delà de ça, le but serait d'observer une évolution de cette adaptation, qui serait plus ou moins forte en fonction de l'importance des feux. J'ai donc pour cela besoin d'étudier des échantillons anciens datant de différentes époques, récupérés dans des carottes préalablement prélevées.
Thuja occidentalis
J'ai à ma disposition deux carottes : une première déjà triée et une seconde encore intacte mais qui n'était pas à l'université. J'ai donc commencé avec la première. Il faut s'avoir qu'après quelques milliers d'années passées sous la terre, il ne faut pas espérer récupérer une brindille intacte (qu'on serait bien en peine de différencier des autres espèces d'ailleurs), ni même une aiguille (même si les feuilles du cèdre ne sont pas à proprement parler des aiguilles, mais passons). Non, tout ce qu'on récupère, c'est une minuscule écaille de moins d'un millimètre d'épaisseur ! Autant dire que c'est un travail de fourmis, qui ne se fait qu'à la loupe binoculaire et qui prend beaucoup de temps car quand on n'a pas beaucoup d'expérience comme moi, tout se ressemble (j'essaierai de prendre une photo un de ces jours) !
Une loupe binoculaire
Toujours est-il qu'après une première séance de recherche de thuja (puisqu'il ne me faut QUE ça et rien d'autre qui pourrait contaminer mes échantillons), je me suis rendu compte que la quantité d'échantillons présents allait être insuffisante. Et c'est pour ça que, accompagné de la personne qui m'accordait généreusement une part de son temps pour apprendre à reconnaître les morceaux de thuja parmi les restes et d'une autre qui a fait office de chauffeur, nous sommes allés chercher la deuxième carotte dans l'espoir d'y trouver plus d'échantillons, à la Station de Recherche du Lac Duparquet.
La station Duparquet, c'est l'équivalent de la Station Alpine Joseph Fourier pour les étudiants de l'UJF. Une station de recherche construite tout près du terrain pour pouvoir y mener facilement des expériences. Plusieurs laboratoires, des ressources informatiques, du matériel spécialisé et même une forêt d'étude entièrement consacrée à la recherche en foresterie. Bref, un outil sacrément utile pour les scientifiques de la région. C'est d'ailleurs non loin de la station qu'avait été prélevée la carotte que je venais chercher.
Et donc, tout ce chemin juste pour ramener une carotte... Un aller-retour juste pour ça ? Que nenni, inconscient ! Car comme pour son équivalent végétal, avant de faire quelque chose de cette carotte, il fallait la découper. Il faut savoir que l'accumulation de terre dans la carotte représente le passage du temps, et que plus on va chercher profondément dans celle-ci, plus on remonte dans le passé. En résumé, en piochant ici et là à différente profondeur, on peut observer une évolution d'une caractéristique dans le temps... comme par exemple l'information génétique.
C'est ainsi que je me suis employé à découper une carotte de 86 cm de long en tranche de 5 millimètres, ce qui à l'arrivée représente... 172 échantillons à mettre dans des petits sacs. Autant dire qu'avec l'attention et la précision requise, j'y ai passé la journée.
Quand je vous parlais de matériel de pointe...
Au début, quand j'étais encore motivé.
172 !!
Même si je n'ai exploité qu'une petite partie des ressources de la station, j'ai pu la visiter un peu. Mais une bonne partie du bâtiment, c'est ça :
Des cartons partout, aux noms étranges et au contenu improbable.
Pour les amateurs de dendrochronologie
Et avant de reprendre la voiture, on passe devant une étagère qui nous rappelle les gloires passées de la station.
Au moment où j'écris ce post, je suis en train d'attendre les résultats de l'analyse réalisée sur les restes trouvés dans la nouvelle carotte, qui s'est avérée bien plus généreuse que la précédente. Je vous remercie donc pour partager avec moi ce moment de stress...
A bientôt !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire