lundi 7 août 2017

Nord de tout (partie 1) : Yellowknife

Tout bon voyageur polaire doit de passer par une étape quasi-obligatoire : Yellowknife. En effet, aucune compagnie aérienne n'offre de ligne direct pour les régions arctiques due à leur faible fréquentation, il est donc nécessaire de s'arrêter dans la capitale du Territoire du Nord-Ouest. C'est donc ici que j'ai effectué la première étape de mon voyage après mon départ de Calgary et j'en ai profité pour découvrir une ville assez unique, sur un rythme complètement différent et à la culture bien distincte du reste du Canada.


Première impression inhabituelle à l'arrivée dans l'aéroport : une piste d'atterrissage relativement étroite au vue de la taille de notre avion, une aire d'arrivée minuscule, des le crachotement des haut-parleurs qui couvrent complètement l'annonce de l'opératrice à notre arrivée et surtout cette magnifique scène de vie arctique que je vous proposais en avant-première dans le précédent billet. Dans quel territoire oublié des hommes et de Dieu avais-je débarqué ?

Pour le plaisir des yeux

Mais au fur et à mesure qu'on découvre Yellowknife, on est reconnaissant de n'avoir ne serait-ce qu'une bande de terre pour pouvoir atterrir dans un lieu si reculé et désolé. La ville tire son nom de la tribu des Couteaux-jaunes, nommé d'après les couteaux traditionnels en cuivre qui faisaient leur spécificité. Elle est situé sur le bord du Grand lac des Esclaves, l'un des plus grands lacs du Canada (aussi grand que la Bretagne), dans une toundra rocailleuse où ne subsistent que quelques arbres trop peux nombreux pour être appelé forêt et la vieille ville s'organise autour d'une butte rocailleuse sobrement baptisée The Rock, un ancien lieu de culte autochtone qui offre une merveilleuse vue sur le lac.

Le port de Yellowknife
Des houseboats avec la conserverie flottante située tout à droite

L'observation du lac permet de découvrir une des spécificité de Yellowknife : les houseboats. Comme leur nom l'indique, les houseboats sont des maisons flottantes dans lequel habitent des famille de manière plus ou moins permanentes. Elle sont ancrées assez proche de la rive et peuvent être un lieu de résidence atypique pour anticonformistes courageux, qui continuent toutefois de se rendre sur la rive pour travailler et se réapprovisionner, comme de solitaires faisant le choix de vivre exclusivement sur leur logis flottant, vivant des poissons qu'ils revendent à la conserverie et d'échange avec d'autres résidents locaux. Cependant, amis misanthropes, réfléchissez avant de contacter les chantiers de St-Nazaire pour y faire construire votre paradis voguant car la communauté des houseboats est assez select : on m'a glissé que certains arrivant un peu trop pressés avaient eu la mauvaise surprise de voir leur embarcation désancrée voire sabordée pendant qu'ils avaient le dos tourné.

Une houseboat amarrée dans le port de Yellowknife

Une autre spécificité de Yellowknife est sa forte concentration de population autochtone par rapport à d'autres villes d'importance équivalente. La ville est parcourue de référence à cette culture, que ce soit grâce à des peintures, sculptures, plaques commémoratives ou monuments. La ville, notamment la partie la plus ancienne, est également remplie hangar de stockage de canoë et autres bateaux de pêche traditionnels qui démontrent le lien important qu’entretiennent la ville et le lac.


En outre, on est dans des latitudes suffisamment élevées pour atteindre le point où, durant l'été, le soleil ne se couche plus.

Photo prise à minuit

Yellowknife est un lieu unique dans le sens où l'on a du mal à croire qu'il soit possible d'apporter de l'équipement moderne dans un lieu aussi loin de tout (et pourtant c'est loin d'être le coin le plus isolé du pays, mais je ne le réaliserai que plus tard). La ville s'est construite grâce au courage des populations autochtones et des premiers pionniers pour en faire la porte de l'Arctique canadien et ainsi continuer de développer le territoire. On peut approuver ou non la forme que prend ce développement, néanmoins la ville rappelle constamment la fierté du travail accompli.

Les drapeaux des principales villes du Territoire du Nord-Ouest

Pour finir, une photo que je ne savais pas où caser mais qui colle bien avec mon discours sur l'atmosphère atypique qui règne à Yellowknife.


J'espère que vous aurez apprécié cette première étape dans le récit de mon périple, la suite ne saurait tarder !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire